
Avez-vous cette impression parfois d’être le mouton noir, celui avec l’âme rebelle qui n’acquiesce pas à la majorité? Que ce soit pour mener des luttes sociales, ou que ce soit parce que l’univers vous a parachuté dans une famille aux idées opposées aux vôtres… En somme, vous aimeriez affirmer votre individualité malgré le risque de déplaire.
Comment ne pas travestir qui nous sommes, sans heurter qui que ce soit dans l’expression de ce que nous pulse notre cœur en guise de vérité?
Faut-il oser s’affirmer, envers et contre tous?
Bref, que faire lorsque nous ne pensons pas comme les autres…
Louise Arbour, une juriste émérite ayant siégé à la Cour suprême du Canada nous conseille de tenter de comprendre la perspective de l’autre et prioriser le consensus; la dissidence lui apparaissant comme un échec.
Similairement, j’ai récemment découvert en guise de règle d’or à appliquer en marketing qu’il faut enligner les valeurs de son auditoire sur le pourquoi il ferait affaire à nos produits et services. Une fois convaincue de leur légitimé, la personne n’a pas besoin du fin détail des produits ou des services pour se les procurer. Cela se compare également aux choix électoraux: en général, les électeurs n’auront pas scruté les programmes électoraux, mais ils auront choisi l’élu ou le parti qui s’enligne davantage avec leurs valeurs.
C’est bien beau, être diplomate, empathique, être à la recherche de consensus ou d’enlignement de valeurs, mais pourquoi ne pas également apprécier la saveur complexe d’un débat salé où tout le monde ne s’entend pas sur les mêmes assaisonnements? Pourquoi, culturellement, ne pas faire place à ce genre de débat où toutes les perspectives peuvent être entendues avec respect? J’ai parfois une écœurantite de notre recherche absolue des consensus au Québec, qui laisse peu de place aux échanges d’idées ou de perspectives. À mon sens, cette culture « anti-débat » favorise le maintien de la volonté d’une majorité au pouvoir. Les autres sont ainsi perçus tels des fauteurs de trouble, nuisant à ce faux-semblant d’harmonie collective.
Je devrais peut-être m’inspirer de Lilian Thuram, brillant auteur de l’ouvrage « La pensée blanche ». Cet homme m’a grandement inspirée lorsque j’ai eu l’opportunité de l’entendre à l’occasion d’une conférence virtuelle. Il y dévoila que ses amis blancs manifestaient parfois étrangement plus de colère qu’il en ressentait lui-même en lien avec les situations de racisme qu’il a vécues. Il expliquait, d’une voix posée, qu’une explosion de colère ne permettait pas de dialoguer efficacement avec l’autre. Selon lui, mieux vaut tenter de comprendre les situations de racisme en puisant dans leurs sources historiques et légales; cela afin de dégager des pistes de solutions.
Je me questionne sur l’art de s’affirmer tout en demeurant empathique, calme et respectueux dans les échanges. Jusqu’à quel point cette attitude digne d’un Saint est valable lorsque l’autre te manque de respect.
Il s’agit d’un art, celui d’être assertif : s’affirmer tout en respectant l’autre afin d’établir des relations harmonieuses. Autrement dit, c’est se respecter autant que l’on respecte les autres; ni se considérer inférieure ou supérieure à autrui, mais se considérer avec autant d’importance.
En réaction à un manque de respect, il faut d’abord logiquement émettre nos limites pour se respecter. Il est ensuite possible de se détacher de la situation et tenter d’être empathique envers l’interlocuteur.
J’aimerais ajouter l’ingrédient de l’écoute à celui du respect afin d’exprimer son opinion bien que celui-ci puisse bousculer notre entourage.
L’écoute.
À quoi bon parler si nous ne sommes pas écoutés.
Voulons-nous perdre notre énergie auprès de personnes qui s’en tiennent qu’à leurs propres interprétations du monde?
J’admire en fait les individus ayant des perspectives déterminées, mais qui garde une ouverture d’esprit et l’humilité de ne pas tout connaître. Si adresser des enjeux complexes dans une conversation avec l’autre se déroule dans l’irrespect et la fermeture, il me semble préférable de se tourner vers une autre personne.
Certaines stratégies permettraient de s’assurer de capter l’écoute de l’autre au moment d’aborder des sujets émotionnellement lourds. Je dois cette découverte à l’ouvrage « Je suis un chercheur d’or » de Guillaume Dulude, spécialiste en communications interpersonnelles.
Si j’ai à résumer les étapes; il faut établir minimalement une relation de confiance avec la personne à qui l’on souhaite communiquer en dosant sa vulnérabilité (se révéler à l’autre avec un juste dosage). Pour s’assurer d’une écoute réelle, certains signes non verbaux seraient présents : clignements de yeux (fixer sans cligner des yeux est un indice d’être plongé dans ses pensées), légers hochements de tête, corps penché vers l’avant…
D’une autre part, Guillaume Dulude prévient que chez les personnes présentant le trait de personnalité de l’agréabilité », elles doivent s’habituer à déplaire et ne pas chercher à tout prix l’approbation des autres. Cela leur permettrait à la longue de puiser le courage nécessaire pour demeurer authentique et ne pas s’adapter perpétuellement aux autres.
Une autre stratégie que j’ai découvert par hasard sur le web consiste en la « technique du sandwich »: débuter en adressant un aspect positif, poursuivre avec ce qui est négatif à transmettre, puis revenir à du positif. Exemple : « J’apprécie passer du temps avec toi. Cela dit, ces temps-ci, j’ai l’impression que tu as besoin de ta bulle. J’aimerais qu’on partage plus de beaux moments ensemble comme avant »…
Je terminerais cet article en vous parlant d’amour de soi et de confiance en soi. Oser s’exprimer ou s’affirmer, c’est surtout s’accorder autant d’amour qu’aux autres; et qu’à ce titre, nous devons oser exprimer nos désaccords, nos besoins, nos souhaits, ou nos limites. Cette image d’une forêt m’est apparue en méditant, où tous les arbres se font mutuellement une place, tout naturellement, afin de capter les rayons du soleil. Aucun arbre tente délibérément de prendre le soleil de l’autre, aucun arbre ne se laisse mourir pour laisser sa place aux autres; mais chaque arbre prend sa place qui lui revient au soleil.
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